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Les d’Albon, abbés de Savigny

Résumé

Dans les derniers numéros d’Arborosa nous avons essayé de faire connaissance avec deux personnages figurant sur les vitraux du chœur de l’église de L’Arbresle ; il s’agissait de Philippe de Crèvecoeur, maréchal d’Esquerdes  et du cardinal d’Espinay, archevêque de Lyon. Il nous reste, aujourd’hui, à découvrir le commanditaire de la troisième verrière.

Ce personnage, contemporain des deux premiers, a choisi de signer son don en faisant représenter  ses armes, et l’image  de son saint patron, François d’Assise, parmi plusieurs personnages bibliques.

Ces éléments  nous permettent de conclure qu’il s’agit de François d’Albon qui fut abbé de Savigny de 1493 à 1520, fonction qui lui permettait, entre autres,  de nommer à la cure de L’Arbresle.

 

La famille d’Albon du Lyonnais, dont les origines connues remontent au XIIIe siècle appartenait à la  bourgeoisie. André d’Albon devint noble en acquérant le fief de Curis au Mont d’Or, qui dépendait du Chapitre de Lyon (1250-1290).

Par la suite les d’Albon  se partagèrent en plusieurs branches et celle dont était issu François portait le titre de Saint-Forgeux. François était d’ailleurs le troisième membre de cette illustre famille à diriger le monastère de Savigny. Avant lui il y avait eu Guillaume puis Jean.  

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Guillaume d’Albon : était le troisième  fils de Guillaume, seigneur de Saint-Forgeux et de Curis, et d’Alix, fille de Hugues seigneur de Lespinasse et de Saint-André, près de Roanne.

Auguste Bernard nous apprend que  Guillaume d’Albon, né en 1379, était prieur de Montrottier quand il fut élu quarante huitième abbé de Savigny le 22 août 1415.

Le 26 août il se présenta dans le cloître de Saint-Jean de Lyon avec deux délégués de l’abbaye pour requérir sa confirmation de l’archevêque (l’Eglise de Lyon avait droit de regard sur le choix des abbés. Le procureur du Chapitre lui répondit qu’avant tout il devait subir un examen ; ce à quoi Guillaume consentit. Cet examen eut lieu et le postulant fut admis après d’assez longues formalités quoiqu’il eut parmi les juges deux de ses frères, Gillet (Renaud) et Henry, chanoines de Lyon. (Archives de Lyon)

Selon Benoît Mailliard, notre chroniqueur local, Guillaume fut « un homme de grande science et de grande vertu, profond canoniste et administrateur prudent ». Il fit faire des travaux importants au château de Sain Bel et y aménagea la maison abbatiale ; c’est là que les visiteurs étaient reçus, et en 1489, Charles VIII y séjourna avant de faire son entrée à Lyon.

Guillaume mourut le 12 janvier 1456 dans sa résidence et le lendemain, il fut enterré dans la grande église devant l’autel de Saint Etienne.

Jean d’Albon lui succéda. Il était le troisième fils de Jean d’Albon de Lespinasse seigneur de Saint-André, (frère de Guillaume), et de Guillemette de Laire, fille de Rodolphe de Laire et de Béatrix de Balzac. Il était prieur de Mornant et d’Arnas et administrait l’abbaye du vivant de son oncle âgé et malade.

L’élection qui commença le 29 janvier 1456 ne se déroula pas facilement car il y avait deux candidats. L’un était Jean d’Albon et son concurrent était Antoine de Balsac, moine de Cluny,  prieur d’Ambierle qui devint par la suite évêque de Valence et de Die. Il était le frère de Rauffec de Balzac, personnage marquant de cette époque. Bien que le vote fût favorable à Jean, celui-ci ne put se faire reconnaître ni par l’archevêque ni par le pape tant était grand le crédit du frère d’Antoine. Il  dut attendre le 28 juin 1460, ayant entamé un procès, pour qu’un arrêt du Parlement ordonne à Jean de Bourbon, évêque du Puy, administrateur du diocèse de Lyon pour son neveu Charles de Bourbon, de procéder à sa réception comme abbé de Savigny. Après les formalités d’usage il fut confirmé le 7 décembre 1461 et installé seulement en mars 1462.

Benoît Mailliard nous dit qu’il mourut le 31 août 1492 après trente ans et quatre mois de gouvernement ; il dit que ce fut un abbé « pieux et juste », et pourtant en tant que moine notre chroniqueur  avait choisi  Antoine de Balzac au moment de l’élection !

 Le Gallia Christiana dit que Jean d’Albon fit beaucoup d’aumônes pendant la grande famine de 1480 qui sévit en Lyonnais et dans les provinces voisines.

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Après lui, François d’Albon : le donateur du vitrail fut le cinquantième abbé de Savigny. Il était le troisième fils de Guillaume (frère de Jean), seigneur de Saint-Forgeux et de Marie de La Palisse, dame de Chazeuil.

Il était chamarier de Savigny quand son oncle mourut et il fut élu sans difficultés, le 13 novembre 1493. Dès la première année de son installation, ce fut dans un Chapitre général qu’il donna les 25 statuts, en latin et en français, qui devaient obliger les religieux à revenir à une plus fidèle observance de la Règle.  A la lecture de ce document on peut imaginer que les commandements  de saint Benoît étaient bien oubliés et qu’une certaine anarchie devait régner dans le  monastère.

Cette réforme illustre la gestion de François qui voulait éviter l’extinction  de  l’abbaye.

Mais il ne se préoccupa pas seulement du fonctionnement intérieur de son ordre car il fit construire le clocher de la grande église du monastère.

François d’Albon mourut le 28 mars 1520, après avoir résigné en faveur de son petit neveu.

Antoine d’Albon : était le fils aîné de Guillaume, quatrième du nom, seigneur de Saint-Forgeux, de Curis et de Chazeuil, et de Gabrielle de Saint-Priest.

Il était né en 1507 au château de Saint-Forgeux. Afin qu’il  puisse remplir les devoirs de la charge d’abbé qui lui était destinée, son père l’envoya étudier à l’université à Paris.

Antoine prit l’habit le 16 novembre 1519, et fut nommé abbé de Savigny par François Ier en vertu du concordat de Bologne.  Il fut pourvu par une bulle du pape du 26 mars 1521.

Il devint ensuite abbé de l’Ile Barbe par la résignation de son oncle Antoine d’Albon le 20 août 1525 et reçut le prieuré de Mornant en 1528.

En avril 1549, il sollicita et obtint, malgré l’opposition de l’archevêque de Lyon, la sécularisation du  monastère de l’Ile Barbe.

Devenu clerc séculier, Antoine d’Albon alla vivre à la Cour où il retrouva son cousin Jacques d’Albon, maréchal de Saint-André gouverneur du Lyonnais. 

Le 8 décembre 1559 Antoine fut nommé lieutenant du gouvernement de Lyon grâce à son cousin et tous les deux luttèrent contre les partisans de la Réforme et les traitèrent rudement.

Il obtint l’administration du diocèse d’Arles dont l’archevêque Robert de Senoncourt venait de mourir, en 1561.

Ce fut pendant qu’il résidait dans cette ville, en 1562, que le monastère de Savigny fut envahi par les religionnaires commandés par le sieur Elie Peyraud, lieutenant du célèbre baron des Adrets. « Ils rompirent les images, enlevèrent le plomb qui était autour du clocher, prirent les papiers du Trésor (archives) et les brûlèrent sur la place publique » (Enquête du 18 mars 1600, aux archives du Rhône ; pièce originale du 25 janvier 1563).

Antoine d’Albon quitta Arles (on ne pense pas qu’il ait été nommé archevêque, même s’il fit graver une médaille à ce titre), étant nommé archevêque de Lyon en 1563.

La ville, à ce moment-là était aux mains des calvinistes et la peste y sévissait, ce qui obligea le Chapitre de Lyon à se réunir à Saint-Symphorien d’Ozon, et c’est là que le prélat prit possession de son siège. Il continua sa lutte contre les protestants et encouragea ceux qui entreprenaient de restaurer la foi catholique à commencer par les jésuites à qui il confia le collège de la Trinité, jusque-là municipal, et fonda le couvent des grands capucins.   

Il fit rebâtir l’église Saint-Just et réunit une très belle bibliothèque, au château d’Avauges. On lui doit également la publication des "Commentaires" de Rufin d’Aquilée (IXe siècle) sur les psaumes de David, et celle des œuvres d’Ausone, poète latin né à Bordeaux au IVe siècle, précepteur de Gratien

Il mourut le 24 septembre 1574 dans son prieuré de Saint-Rambert en Forez (qu’il avait reçu en 1524) et fut enterré à Saint-Forgeux. Il résigna en faveur de son neveu Pierre d’Epinac, qui fut d’abord favori d’Henri III, puis  devint l’âme de la Ligue.

Comme il n’y avait pas de membre de la famille d’Albon en état d’ « hériter » de la succession d’Antoine à la direction de l’abbaye de Savigny, on nomma un abbé fiduciaire. Jean Durant, curé de Saint-Romain de Popey, qui occupa le siège de 1574 jusqu’à sa mort en 1581.

Après lui, l’abbatiat fut confié à Claude Roudi, de Saint-Marcel sous Urfé en 1582.

Puis il fallut attendre 1607 pour que l’on installât  un d’Albon à la direction de l’abbaye.

Ce fut François d’Albon, le second fils de Bertrand d’Albon,  seigneur de Saint-Forgeux  (frère d’Antoine l’archevêque) et de Antoinette de Galles fille de Claude, seigneur de Saint-Marcel et d’Anne de Bron de la Liègue.

François fut tonsuré à Lyon le 21 septembre 1585 et pourvu de la cure de Savigny le 24 août 1586. On obtint pour lui le 1er juillet 1587 des provisions apostoliques de chanoine comte de Lyon qui n’eurent leur effet que le 7 avril 1595. Il passa à l’université de Paris les deux années suivantes. De retour à Lyon  il fut nommé prieur de Montrottier en 1604 (bénéfice résigné en 1607)

 Il fut choisi par Henri IV pour le siège d’abbé de Savigny en juin 1606, et confirmé par le pape en 1607. En 1614 il fut délégué aux Etats généraux de Sens. En 1630 il fut nommé prieur de Mornant et d’Arnas.

 Il mourut au château de Sain-Bel en 1645 et fut inhumé à Saint-Forgeux. 

Claude d’Albon, succéda à François. Il était le quatrième fils de Pierre d’Albon, seigneur de Saint-Forgeux, (frère de François) ; sa mère était  Marthe de Sassenage seconde épouse de Pierre.

 Né le 12 février 1624, tonsuré le 17 janvier 1633, il fut élu chanoine comte de Lyon le 4 février 1639. Ordonné sous-diacre à Vienne le 22 décembre 1642.

Il fut choisi le 4 mars 1645 pour  succéder à son oncle à l’abbaye de Savigny. En 1646 il fut licencié en droit canon de la faculté de Paris et fut élevé à la dignité de chantre le 20 septembre 1647. En octobre 1649 il fut nommé doyen par des provisions apostoliques qui furent invalidées le 1er juin suivant et il fut pourvu de la précentorerie le 19 juin 1653 et de l’archidiaconat le 19 février 1665. Il résigna cette dernière charge en 1686 et testa le 21 octobre 1691. Il mourut le 25 novembre de la même année. Il avait été conseiller clerc au parlement de la Dombes.

Avec la mort de Claude en 1691 prenait fin le « règne » de la Famille d’Albon à l’abbaye de Savigny ; il avait duré  presque deux siècles et demi.

Pendant cette longue période on assista à  cette évolution qui mena l’abbaye à son extinction quelques décennies plus tard.

Du premier abbé de la famille d’Albon, Guillaume, nous retiendrons surtout le fait qu’il fit construire sa résidence en dehors de l’abbaye ; c’était déjà un manquement à la Règle bénédictine qui recommandait à l’abbé (le Père) de vivre au milieu de ses moines.    

Pour son successeur, Jean, son élection fut marquée par la rivalité qui opposait deux branches de la famille puisque le candidat qui se présentait face à  Jean était le frère de Rauffet de Balzac lui-même époux de Jeanne d’Albon l’unique héritière de Antoine seigneur de Bagnols et de Châtillon d’Azergues. Il faut peut-être aussi noter que Antoine de Balzac était prieur d’Ambierle, une dépendance de Cluny.

Quant à François le donateur du vitrail de L’Arbresle, nous découvrons en lui un homme énergique, ayant le sens de ses devoirs et de ses responsabilités. Accepté dès son élection, il sut agir pour essayer d’arrêter le déclin de l’abbaye. Il nous rappelle Jean de Bourbon , qui lui aussi, appartenant à une illustre famille, même s’il n’était que le bâtard du duc Jean II, avait voulu quelques années avant François, redresser la barre du grand navire qui partait à la dérive.

On peut penser que l’effort de François avait été récompensé pour que son neveu destine son fils aîné Antoine à la succession de son grand-oncle.

 Mais le jeune homme qui avait aussi reçu l’abbaye de L’Ile Barbe fit un autre choix. Il fut un homme dans le siècle et nous pouvons penser que l’abbaye ne fut pas au centre de ses préoccupations. D’ailleurs avant de mourir, il intervint en faveur de son neveu Pierre d’Epinac pour que celui-ci reçoive l’administration de son diocèse, mais il n’y eut  pas de successeur pour  Savigny.

Quand François II et Claude reçurent l’abbaye ce n’était qu’un titre ajouté à ceux qu’ils possédaient déjà.

 Après eux, l’agonie se précipita. L’abbaye avait beaucoup souffert des ravages causés par les Tard-Venus et  des protestants, et les moines se faisaient de plus en plus rares, car depuis très longtemps il fallait faire preuve de quatre quartiers de noblesse tant du côté paternel que du côté maternel pour entrer à l’abbaye (cette règle fut d’ailleurs renouvelée en 1753). Les fils de la noblesse étaient plus attirés par les expéditions vers l’Italie et par  des alliances avec des bourgeois anoblis que par la vie monastique. La signature du concordat par le système de la commende finit de ruiner l’ordre.  

Un brevet du roi du 18 juillet 1779 suivi d’ une bulle apostolique du 22 juin 1780 et d’une ordonnance de l’archevêque du 1er octobre 1784 supprimèrent  définitivement l’abbaye de Savigny jadis si puissante ; heureusement quelques vestiges nous restent .

L’église de L’Arbresle garde en souvenir de cette gloire passée une belle verrière où nous pouvons  admirer de délicieux angelots caractéristiques de la Renaissance, et un émouvant François d’Assise qui donna son nom à un homme qui voulait sauvegarder  son abbaye et  son nom.

Monique Roussat

 

La Règle

– Le premier statut recommandait que l’office soit célébré « dévotement, bien distinctement et à longs traits, ainsi que anciennement selon la tradition de la règle, et que matines soient sonnées à l’heure compétente ».

– Il était défendu de parler pendant la célébration de l’office, de sortir du chœur,  de se déplacer à deux ou trois  dans l’église ou à l’extérieur. D’ailleurs pour éviter les bavardages, il était recommandé de laisser une stalle vide entre deux religieux.

– Les messes devaient être dites à la date prévue ou dans un délai d’une semaine, en suivant les intentions des fondateurs.

– François recommandait aux prieurs et aux chefs d’ordre de tenir un chapitre particulier réservé à la pratique de la « coulpe »4  et à la lecture de la Règle.

– Pour ceux qui ne disaient pas la messe ils devaient se confesser à un prêtre approuvé par l’abbé et communier au moins une fois par mois.

– En ce qui concernait la tenue vestimentaire des moines : ils devaient « porter des robes cousues devant et derrière jusqu’aux talons, sans manches trop longues, ni brodées, ni boutonnées ; le chaperon régulier sur les épaules, fendu et coupé ; les souliers réguliers » c’est-à-dire attachées avec des courroies de cuir. Le port du chapeau était interdit dans l’abbaye de même qu’à l’extérieur, sauf en cas de déplacements lointains ou de mauvais temps. La couronne des cheveux devait être régulière.

– Il était défendu de porter des chemises de linge fin mais, sur le corps, jour et nuit, un vêtement d’étamine.

– Pendant les déplacements à l’extérieur les religieux ne devaient  pas dissimuler leur condition, et s’ils allaient en ville deux par deux, ils devaient rester graves, ne pas s’arrêter, ne pas parler « caqueter ni rire avec des gens laïcs ni avec des femmes » ; les moines ne devaient sortir de l’abbaye que pour remplir leurs offices.

Le plus grand silence était demandé à l’église, au cloître ainsi que dans les dortoirs et au réfectoire.

– La Règle interdisait d’avoir en sa possession un quelconque objet sans la permission de l’abbé ; « et si aucunz religieux était trouvé en l’article de la mort avoir aucune chose en particulier, Yl devait être enterré en terre prophane, et ne devaient les autres prier Dieu pour lui ». En conséquence tous les religieux étaient obligés de rendre compte chaque année de ce qu’ils possédaient.

– Assister à la chasse avec des chiens ou des oiseaux de proie  était interdit ; cette pratique étant réservée aux serviteurs. Il était également défendu « d’assister aux danses, baptêmes mondains, de jouer ni dans le monastère, ni dehors avec des cartes ou autres jeux de fortune »

– « Que nul frappe, batte et mutile l’ung l’aultre, ne aultre personne ecclésiastique ne laiz (laïque) »

– On devait entretenir les joyaux, calices, ornements, lampes etc.

– Sous peine d’excommunication les prieurs et autres officiers devaient «  maintenir, édifier, réédifier, leur église et tous les bâtiments (y compris les cloches et les cordes), dont ils avaient la charge.

– Pour les prieurs il était obligatoire de tenir dans leur église le nombre de moines voulu car l’isolement pouvait leur être néfaste.

– Les prieurs étaient tenus à résidence (cela allait changer bientôt) et ne devaient pas affermer leur dignité comme ils l’auraient fait d’une terre.

– Les personnes chargées des aliments, du réfectoire, devaient donner le blé, le vin, les œufs, etc, à ceux qui y avaient droit, sans diminuer les quantités et au moment prévu.

– Sous peine d’excommunication, il était défendu de s’approprier un bien appartenant à un mourant, sans permission.

– Tous les religieux devaient assister au Chapitre général qui se tenait le lendemain de la saint Martin et les prieurs devaient apporter les pensions qu’ils devaient à l’abbaye. D’autre part François prévenait les religieux qu’ils seraient punis s’ils étaient vus « en familiarité avec des femmes malhonnêtes ».

–  Les  derniers statuts exigeaient le secret sur tout ce qui était dit pendant les chapitres sous peine d’excommunication, et naturellement il attendait que cette nouvelle règle soit appliquée « avec une grande diligence et sollicitude par tous ». 



NOTES

 

Le contrat de mariage de Guillaume et d’Alix prévoyait que le second fils du couple porterait le nom de Lespinasse et serait seigneur de Saint-André ; ce deuxième fils, Jean, sera l’ancêtre de Jacques d’Albon maréchal de Saint-André que nous retrouverons en compagnie d’Antoine qui deviendra archevêque de Lyon.

Le chamarier : (ou chambrier, ou camérier) était le troisième grand dignitaire de l’abbaye après l’abbé et le grand prieur ; il remplissait l’office de « gardien du trésor », était doté d’une cour de justice composée d’un lieutenant et de plusieurs officiers. Il était chargé de l’entretien des bâtiments  du monastère. Il recevait tous les revenus destinés à l’abbaye, gérait et ordonnait les fonds. On lui remettait les dons et il les répartissait

Il était chargé du confort et du bien-être des moines

le concordat de Bologne : en 1516, François Ier, après sa victoire à Marignan sur les Suisses de la Sainte Ligue animée par le Saint-Siège, imposa au pape Léon X, ce concordat qui remplaçait la Pragmatique Sanction de Bourges. Le roi y concédait au pape la suprématie spirituelle sur l’Eglise de France, mais se réservait le pouvoir de nommer évêques et abbés sur les territoires qu’il gouvernait. Le titre d’abbé n’obligeait plus ni à la résidence ni à l’administration de l’abbaye.

La sécularisation de l’abbaye de L’Ile Barbe : l’abbaye fut alors convertie en collégiale par le pape Paul III avec un doyen, deux dignitaires et treize chanoines, puis elle fut supprimée par brevet du roi du 9 janvier 1740 et bulles du pape Benoît XIV du 12 septembre 1714 . Ses biens et ses membres furent alors réunis au chapitre de Lyon.

Jacques d’Albon maréchal  de Saint-André : né en 1524, était premier gentilhomme de la chambre du roi Henri II. Il se rendit célèbre par ses emplois, par la faveur royale et par ses talents militaires. Brantôme dit « Saint-André était brave, bien fait, magnifique et pour les superbetés et les belles parures, les beaux meubles très rares et très exquis, il en surpassa même le roi ». Il fut tué à Dreux au cours d’une bataille contre les protestants.

Baron des Adrets : François de Beaumont se fit remarquer pour sa bravoure pendant les guerres d’Italie ; il devint chef du parti huguenot par haine des Guise ; réputé pour sa cruauté il fut considéré comme un prédateur même au sein de son parti ; il mourut paisiblement en 1587, à plus de quatre-vingt ans dans son lit au château familial de La Frette près de Terrasse (Isère) ….dans la religion catholique !